Témoigner du Christ à l’école du Sacré-Cœur de Jésus : Pour les familles

Prions pour les familles chrétiennes du monde entier, afin qu’elles puissent vivre la gratuité de l’amour et la sainteté dans leur vie quotidienne.

Depuis l’ouverture de notre année pastorale, nous avons focalisé notre attention sur un thème qui, jour après jour, nous dispose à cheminer ensemble dans un esprit synodal. Notre thème d’année « Témoigner du Christ en Eglise famille de Dieu à Porto-Novo » fonde notre projet dans l’édification d’un avenir commun, béni et fécondé par le Père dans le Fils qui nous en fait le don dans l’Esprit Saint.

En ce mois de juin consacré au Sacré-Cœur de Jésus, nous voulons relire notre thème d’année sous le prisme de cette parole de Jésus : « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau et je vous procurerai le repos. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur » (Mt 11, 28-29). Implorer le Sacré-Cœur de Jésus, c’est une occasion merveilleuse pour chacun d’entre nous, de faire monter davantage notre louange vers le Seigneur, en action de grâce pour ce Cœur qui a tant aimé le monde.

Matérialiser cet élan vers le Cœur Sacré de Jésus consiste à façonner en nous l’Etre du Témoin qui apprend à se libérer de son égoïsme, des vicissitudes de l’existence pour se laisser remplir de l’amour de Dieu. C’est apprendre à se mettre en chemin, comme disciple en mettant en pratique les quatre piliers spirituels de la première communauté de Jérusalem : « Ils [Les croyants] étaient assidus à l’enseignement des apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières. » (Ac 4, 42)

Ce cheminement vise à nous permettre de rencontrer Jésus et à nous laisser rencontrer par Lui. Une marche à la suite de Jésus « doux et humble de cœur » (Mt 11, 29) appelle à rester avec Lui, puisque le chrétien est lié à l’expérience personnelle d’une vraie rencontre (Jn 15,14-16). Nous nous laissons ainsi façonner à la lumière du Cœur du Maître aimant et miséricordieux. C’est ce qui explique l’importance du choix de notre thème de ce mois: Témoigner du Christ en Eglise famille à l’Ecole du Sacré-Cœur de Jésus.

Se mettre à l’école du Cœur de Jésus est une recommandation qui vient du Christ lui-même : « Mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur » (Mt 11, 29). Cette exhortation appelle à s’abreuver aux fleuves d’eau vive de l’Esprit d’amour et de sagesse qui jaillissent du côté transpercé du Christ (cf. Jn 7,38 ; 19,34). Il s’agit de « puiser la joie aux sources vives du salut », comme nous y invite la préface de la Solennité du Sacré-Cœur, pour y savourer le véritable repos. Nous pourrons alors nous écrier comme saint Augustin dans ses Confessions : « Tu nous as fait pour toi, Seigneur, et […] notre cœur est sans repos tant qu’il ne demeure en toi ». Pourquoi un tel élan pour une nouvelle orientation de notre cœur ?

L’intérieur de l’homme est, en effet, le « lieu » mystérieux et caché que l’Ecriture Sainte appelle le « cœur ». Dans sa première Encyclique Redemptor Hominis sur l’homme racheté et libéré par le Christ Rédempteur, le saint pape Jean-Paul II parle du « mystère intérieur de l’homme » (n° 8). Cet ultime sanctuaire intérieur échappe à l’observation courante. Dieu seul le connaît. Dieu seul peut le sonder et en percer le mystère, car « l’Homme regarde l’apparence, mais le Seigneur regarde le cœur » (1 Sam 16, 7). Outre cet aspect mystique, le cœur est le reflet et la véritable dignité de l’homme. De ce fait, prendre conscience de cette dimension de notre existence demande un retour réflexif sur soi et donne à l’homme de s’émerveiller de ce trésor caché au fond de son cœur (cf. Lc 15,11-17).

Devant cette révélation du cœur de l’homme qui se met en relation avec le Mystère du Sauveur et plus précisément de son Cœur transpercé, l’homme découvre l’amour du Père et la sublimité de sa vocation. Le Catéchisme de l’Eglise Catholique nous éclaire de façon sublime à ce sujet : « Le cœur est la demeure où je suis, où j’habite. Il est notre centre caché, insaisissable par notre raison et par autrui ; […] Il est le lieu de la vérité, là où nous choisissons la vie ou la mort. Il est le lieu de la rencontre, puisque à l’image de Dieu, nous vivons en relation : il est le lieu de l’alliance » (n° 2563).

Par conséquent, à l’Ecole du Sacré-Cœur de Jésus, nous nous laissons transformer à la source vivifiante des sacrements et nous nous enivrons de son Vin qui revitalise. A ce propos, saint Cyrille de Jérusalem expliquait ainsi le mystère de la Pentecôte à ses catéchumènes : « Si [les Apôtres] sont ivres, ce n’est pas dans le sens où vous le prenez […]. Ils sont ivres d’une sobre ivresse que tue le péché et vivifie le cœur, d’une ivresse opposée à celle du corps. […]. Ils sont ivres d’avoir bu le vin de la vigne mystique qui dit : ‘Je suis la vigne, vous êtes les sarments’ (Jn 15, 5). »

Pour devenir des témoins du Christ à l’école du Sacré-Cœur de Jésus, nous sommes donc appelés à accueillir impérativement le don immense de ce Cœur. Il nous permet de nous enraciner dans l’expérience de l’effusion de l’Esprit dans la vie même de l’Eglise pour la porter de l’intérieur à la florescence des grâces à travers les divers témoignages dans notre Eglise famille. En définitive, être à l’Ecole du Sacré-Cœur de Jésus, suscite en nous trois engagements.

D’abord, nous avons à écouter attentivement et fréquemment la Parole de celui qui est « doux et humble de cœur » pour qu’il rende notre cœur semblable au sien. Ensuite, imprégnés de la Parole de Dieu, nous nous
engageons à fréquenter les sacrements nés du côté du Christ sur la Croix notamment l’eucharistie et la réconciliation. Enfin, nourris de la Parole et façonnés par la prière, nous devenons des chrétiens actifs, des hommes et des femmes de bonne volonté, qui accomplissent dans le monde les mêmes œuvres de miséricorde que celui dont le cœur a tant aimé les hommes.

Fort de ces engagements, je vous souhaite à tous et à toutes une bonne fête du Sacré-Cœur.

Jésus, doux et humble de cœur, rendez mon cœur semblable au vôtre. (3 fois)

+Aristide GONSALLO, Evêque du diocèse de Porto Novo

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